La forêt comestible

Attaque de pucerons

24/04/2020

Cela devait bien arriver un jour : le 10 avril, j’ai constaté qu’un grand nombre de pucerons avaient envahi le jeune cerisier. Le cerisier devait donner ses premières cerises cette année : elles étaient encore petites et vertes mais bien présentes.

Dans une forêt bien établie, la biodiversité est suffisamment grande pour qu’un prédateur naturel les régule (larve de coccinelle ou de syrphe par exemple, mais il en existe bien d’autres).

Sauf que notre forêt-jardin est encore jeune et même si j’ai pu apercevoir quelques larves de coccinelles sur un pommier un peu plus loin, larves qui semblaient bien faire leur boulot, ça ne semblait pas du tout le cas sur le cerisier où les pucerons étaient bien protégés par des fourmis ! (Les fourmis élèvent les pucerons : elles les protègent des prédateurs en échange de miellat sucré que les pucerons tirent de la plante attaquée.)

J’ai rapidement cherché une solution contre ces pucerons et après quelques recherches, j’ai trouvé une solution 100% naturelle sur internet : le purin d’ortie. J’ai donc récupéré des orties qui poussent pas loin de mon tas de branches (celui dans lequel j’entrepose les branches cassées par le vent et celles issues de la taille des arbres qu’on a effectuée récemment).

Récolte d’ortie

Et j’ai effectué la recette trouvée sur internet :

Ensuite, plus qu’à asperger sur les pucerons, qui avaient eu le temps de se régaler pendant une semaine… (C’est le prix à payer pour avoir un traitement naturel et local !)

Malheureusement, après 2-3 jours de pulvérisation de ce purin d’ortie, je n’ai remarqué aucune évolution : toujours autant de pucerons sur mon cerisier (même constat sur une autre plante ornementale, hors de la forêt, qui était envahie également).

Je n’ai malheureusement pas pensé à prendre des photos, mais quasiment toutes les feuilles du cerisier étaient totalement recroquevillées… J’ai donc repris mes recherches pour trouver une autre solution que j’ai rapidement trouvée : la décoction d’ail, dont voici la recette :

Rebelotte, plus qu’à asperger sur les pucerons. Et cette fois, cela semble avoir marché : dès le lendemain, plus aucun puceron n’était visible sur le cerisier (ni sur la plante ornementale évoquée plus haut).

Difficile de conclure sur ce seul exemple : cela reste à confirmer expérimentalement sur un plus grand nombre de plants et avec des plants témoins (qui ne subiraient aucun traitement), mais j’ai l’impression que la décoction d’ail est plus efficace contre les pucerons que le purin d’ortie.

Malheureusement, les cerises encore vertes sont tombées quelques jours plus tard : à cause des pucerons ou à cause de la décoction d’ail ? Dans tous les cas, nous n’aurons pas de cerise cette année ! Vivement que l’équilibre de la forêt s’établisse !

Aulnes et myriques : le semis

03/04/2020

Un peu plus de 8 semaines se sont écoulées depuis le démarrage de la stratification des graines d’aulnes et de myriques, il est maintenant temps de les semer.

Rien de bien compliqué a priori : en regardant ce qui est conseillé sur le site où j’ai acheté mes graines, je vois que pour l’aulne vert, il est conseillé de semer dans un mélange de sable et de tourbe, et rien n’est précisé pour le myrique (ce que je considère vouloir dire qu’un simple terreau de semis suffit).

Sauf que la tourbe est une matière organique non renouvelable… Issue des tourbières, elle prend des milliers d’années à se former : son extraction dégrade les zones humides et menace donc la biodiversité. J’ai donc décidé de ne pas incorporer de tourbe et de simplement semer mes graines d’aulnes dans du terreau dans lequel j’ai mélangé un peu de sable.

J’ai donc rempli des balconnières et un pot de ce mélange terreau/sable puis j’y ai déposé le contenu des sachets dans lesquels les graines ont stratifié (donc du sable et les graines). Sans oublier les petites étiquettes pour se souvenir qui est quoi.

Voici donc une photo des balconnières et du pot dans lesquels devraient émerger des arbres d’ici quelques semaines : Les balconnières et le pot dans lesquels ont été semés les arbres

Un petit coup d’arrosage, et plus qu’à patienter que les graines germent et donnent ainsi naissance à de grands arbres !

Taille des arbres

27/03/2020

Un des atouts de la forêt comestible est de minimiser le travail requis et d’avoir quand même un maximum de légumes et de fruits. Alors pourquoi un article sur la taille des arbres ? Faut-il tailler les arbres dans une forêt comestible ?

Dans notre cas, certains arbres ont déjà un certain âge et la quantité de fruits qu’ils portent chaque année est vraiment faible à mon goût. Avec l’âge, les arbres ont tendance à porter beaucoup de branches et celles-ci se font donc de l’ombre mutuellement, ce qui ne favorise pas la production de fruits nombreux et savoureux !

On a donc décidé de tailler nos arbres pour leur redonner un coup de jeune. La mise en place d’une forêt ne se fait pas en si peu de temps : il faut bien avouer que pour le moment, elle ressemble encore beaucoup à un verger classique ! Cette taille est donc ponctuelle. Plus tard, une fois la forêt établie, il n’y aura plus de taille : la nature reprendra ses droits.

Alors comment se taille un arbre ? Après lecture de plusieurs articles et livres sur le sujet, on constate que la théorie est belle mais qu’en pratique, c’est toujours plus compliqué ! Pour résumer :

Sur le terrain, on supprime les branches qui semblent mortes, celles qui reviennent vers le centre puis on élague les branches qui semblent trop proches, tout en gardant en tête qu’il faut maintenir un certain équilibre. Et je dois avouer qu’on a parfois l’impression de faire un peu au pif !

Pour réajuster les angles entre les branches principales et la flèche, on peut mettre un poids ou tirer une corde pour "rabaisser" une branche. C’est cette seconde solution que nous avons choisie. Et voilà le résultat pour notre cerisier aigre par exemple :

Avant/Après du cerisier

Bien rafraîchi n’est-ce pas ?