Un des atouts de la forêt comestible est de minimiser le travail requis et d’avoir quand même un maximum de légumes et de fruits. Alors pourquoi un article sur la taille des arbres ? Faut-il tailler les arbres dans une forêt comestible ?
Dans notre cas, certains arbres ont déjà un certain âge et la quantité de fruits qu’ils portent chaque année est vraiment faible à mon goût. Avec l’âge, les arbres ont tendance à porter beaucoup de branches et celles-ci se font donc de l’ombre mutuellement, ce qui ne favorise pas la production de fruits nombreux et savoureux !
On a donc décidé de tailler nos arbres pour leur redonner un coup de jeune. La mise en place d’une forêt ne se fait pas en si peu de temps : il faut bien avouer que pour le moment, elle ressemble encore beaucoup à un verger classique ! Cette taille est donc ponctuelle. Plus tard, une fois la forêt établie, il n’y aura plus de taille : la nature reprendra ses droits.
Alors comment se taille un arbre ? Après lecture de plusieurs articles et livres sur le sujet, on constate que la théorie est belle mais qu’en pratique, c’est toujours plus compliqué ! Pour résumer :
il faut essayer d’avoir un arbre avec un tronc central, ce qu’on appelle une flèche (la continuité du tronc, à la verticale) et 3 branches principales qu’on appelle les charpentières, idéalement à 45° du tronc et qui doivent être séparées entre elles, en vue du dessus, d’un angle de 120°. Quand ça n’a pas été fait dès le départ, autant dire que c’est mission impossible, mais on a compris l’idée : il faut équilibrer l’arbre et éviter les enchevêtrements. Un petit schéma simplifié (avec seulement le tronc et les charpentières, sans les branches secondaires) :
au niveau d’une ramification, il ne faut pas couper la branche la plus grosse. Certains disent même qu’elle ne doit pas faire plus de la moitié du diamètre de la branche "maîtresse" (avant ramification). En pratique, quand la branche la plus grosse n’est pas bien dirigée ou s’enchevêtre avec une autre, il faut bien prendre une décision…
Sur le terrain, on supprime les branches qui semblent mortes, celles qui reviennent vers le centre puis on élague les branches qui semblent trop proches, tout en gardant en tête qu’il faut maintenir un certain équilibre. Et je dois avouer qu’on a parfois l’impression de faire un peu au pif !
Pour réajuster les angles entre les branches principales et la flèche, on peut mettre un poids ou tirer une corde pour "rabaisser" une branche. C’est cette seconde solution que nous avons choisie. Et voilà le résultat pour notre cerisier aigre par exemple :
Bien rafraîchi n’est-ce pas ?