La forêt comestible

Creusage des premiers trous

03/11/2019

Une fois le plan prêt, l’objectif était de le reproduire en vrai dans le terrain. Pour cela, on a mesuré les différentes positions des plants.

Pour éviter que les erreurs de mesure ne se cumulent, nous n’avons pas mesuré la position des trous les uns par rapport aux autres mais plutôt à partir d’un nombre restreint de positions (les angles du terrain, les arbres déjà en place notamment). Chaque futur trou a été marqué d’une croix réalisée à la bombe de peinture blanche pour extérieur. (L’idée d’utiliser de la peinture ne me plaisait pas trop, mais nous n’avons pas trouvé de solution naturelle aussi visible et efficace.)

Un problème s’est vite soulevé : le terrain étant légèrement en pente, les mesures ne correspondaient pas entre le plan et la réalité. Pour corriger ces erreurs, 2 choix étaient possibles :

Nous avons choisi d’aller au plus simple : ajouter des plants ; et pour se simplifier la vie, pas n’importe lesquels : nous avons simplement augmenté la taille des bandes d’arroches.

Une fois les futurs trous positionnés, il fallait faire les trous. Ayant une terre assez dure, nous avions prévu le coup et investi dans une tarière thermique :

La tarière thermique utilisée pour creuser les trous

J’ai commencé seul mais il s’est vite avéré que l’utilisation d’un tel outil seul est légèrement dangereux : lorsque l’appareil cogne dans une pierre, la lame s’arrête net et c’est la partie haute qui se met subitement à tourner. De quoi se casser les bras. Après quelques petites frayeurs, j’ai réussi à creuser quelques trous mais je me suis résigné à reprendre plus tard à deux !

Premier trou

Plan initial de la forêt

20/10/2019

J’ai présenté dans le dernier article les espèces que j’ai choisi pour constituer le brise-vent de ma forêt-jardin.

À ces différentes espèces qui devraient constituer la haie, nous avons souhaité également planter dès cette année des arbres fruitiers classiques pour compléter ceux existants. Actuellement nous avons :

Nous avons également des arbres non fruitiers :

Nous souhaitons y ajouter :

J’avais toujours cru que les mûres poussaient comme les groseilles ou framboises sur des arbustes à épines mais j’ai découvert par le livre de Martin Crawford et en faisant quelques recherches pour mieux comprendre qu’il existe deux types de mûres :

Pour réaliser le plan de notre forêt, nous avons suivi ce que Martin Crawford conseille dans son livre : après avoir imprimé le plan à l’échelle, nous avons découpé pour chacune des espèces souhaitées des morceaux de papiers pour les représenter. Il suffisait ensuite de les placer. Une fois que tout était placé, nous avons fixé ces morceaux de papiers sur le plan.

Voici le résultat de nos réflexions :

Le plan initial de la forêt

Désolé pour la qualité de la photo !

Pour rendre la reconnaissance des plants sur le plan possible, j’ai noté le code que j’avais donné sur chacun des plants (code qu’on retrouve dans le précédent article). J’ai également utilisé un certain nombre de symboles :

Une contrainte dont je n’ai pas encore parlé : la loi. Pour respecter la réglementation, tout arbre ou arbuste dépassant 2m de hauteur à l’âge adulte doit être planté à 2m de la limite de propriété minimum. Même si on s’entend très bien avec les voisins, nous tenions à être en règle ! Pour protéger le pêcher, les cerisiers et le mirabellier, on a donc choisi de planter des bandes d’arroche plutôt que des arbres ou arbustes.

Le pêcher et le cerisier ayant des fleurs assez précoces (et donc fragiles), nous avons été attentifs à placer à leur Est des plants persistants.

Enfin, comme vous pouvez le voir, nous avons ajouté d’autres espèces dans la haie pendant la conception du plan :

Plus qu’à passer à l’action pour donner vie à cette forêt !

Espèces choisies pour la haie

13/10/2019

Pour concevoir ma forêt, la première étape est de choisir les différentes espèces et variétés.

J’ai expliqué un certain nombre de critères de choix dans le dernier article, mais il y a un critère que je n’ai pas expliqué et qui est pourtant important : le type de feuillage. Celui-ci peut être persistant ou non.

Personnellement, je n’ai pas trouvé d’information sur les périodes pendant lesquelles les espèces sont en feuilles. J’ai donc simplement fait la distinction entre les espèces persistantes et non persistantes.

J’en suis arrivé à la liste suivante :

Code Nom commun Nom latin Hauteur Fixateur d’azote Persistant Usage
#1 Épine vinette Berberis stenophylla 2m50 Oui Oui Fruits comestibles
#2 Chalef Elaeagnus ebbingei 2m Oui Oui Fruits comestibles
#3 Épine vinette Berberis ottawensis 'Auricama' 2m Non Non Fruits comestibles
#4 Noisetier de Russie Corylus avellana heterophylla 3 à 5m Non Non Fruits comestibles
#5 Noisetier commun coudrier Corylus avellana 2 à 4m Non Non Fruits comestibles
#6 Goumi du Japon Elaeagnus multiflora 3m Oui Non Fruits comestibles
#7 Genévrier commun Juniperus communis 1 à 3m Non Oui Fruits comestibles
#8 Arroche rouge opera Atriplex hortensis 2 à 3m Non Oui Feuilles comestibles
#9 Ajonc d’Europe Ulex europaeus 1,5m Oui Oui Allume-feu
#10 Genêt à balai Cytisus scoparius 2,4m Oui Non (Fabrication de balais)
#11 Cassissier Ribes nigrum 1,8m Non Non Fruits comestibles
#12 Quetschier (porte-greffe Pixy) Prunus insititia 3m Non Non Fruits comestibles
#13 Argousier Hippophae rhamnoides 6m Oui Non Fruits comestibles
#14 Citronnier épineux Poncirus trifoliata 3m Non Non Fruits comestibles
#15 Lin de Nouvelle-Zélande Phormium Tenax 3m Non Oui Fabrication de liens/cordage
#16 Aulne vert Alnus viridis 3m Oui Non 3m
#17 Bambou Pseudosasa japonica 4,5m Non Oui Jeunes pousses comestibles
#18 Pommier (porte-greffe M26) Malus domestica 3 à 4m Non Non Fruits comestibles
#19 Chalef d’Automne Elaeagnus umbellata 4,5m Oui Non Fruits comestibles
#20 Caraganier de Sibérie Caragan arborescens 6m Oui Non « Pois » comestibles
#21 Aubépine Crataegus spp1 variable selon espèce Non Non Fruits comestibles
#22 Groseillier à fleurs Ribes divaricatum, aureum, maximoziczii ou odoratum >2m Non Non
#23 Ronce de Chine Rubus tricolor 0,6m Non Oui Fruits comestibles
#24 Salal Gaultheria shallon 1,2m Non Oui Fruits comestibles
#25 Pin nain Pinus pumila 3m Non Oui Pignons comestibles
#26 Pin blanc du Japon Pinus parviflora 5m Non Oui Pignons comestibles

Bien sûr, les hauteurs sont indicatives, elles varient selon les variétés et les conditions de culture. Certaines espèces ont une hauteur qui pourrait paraître incohérente avec ce que je décrivais dans le précédent article, mais :

Petite précision également : idéalement, il faudrait choisir les espèces en fonction du type de sol de son terrain. Maintenant, comme le dit Martin Crawford dans son livre, il est très difficile de respecter tous les critères et il faut forcément faire des choix. Pour ma part, j’ai choisi de ne pas prendre en compte le type de sol pour privilégier d’autres critères : hauteur, usage, feuillages persistants sans pour autant rogner sur une grande diversité d’espèces qui permet théoriquement une plus grande résilience de l’écosystème.

Concernant les usages, j’ai choisi majoritairement des fruitiers. Pour les espèces non fruitières, je les ai choisies pour différentes raisons, pas toujours liées à l’usage décrit dans le tableau :

Une fois les espèces choisies, reste à les placer sur le plan. Ce sera l’objet du prochain article.


  1. spp signifie "plusieurs espèces". ↩︎