La forêt comestible

Un défi ambitieux : 3000 plants en 1 an

30/07/2020

Notre projet de forêt comestible rebat tous les jours les cartes des connaissances que l’on croit avoir.

De nos jours, nous ne savons plus ce qu’est une forêt : en France, seulement 1% des forêts est en pleine naturalité (c’est à dire ne subit pas d’intervention humaine). Ce que nous croyons être des forêts sont le plus souvent des "cultures" d’arbres, sans grande diversité et donc sans grande résilience. Même gérées de façon durable, les forêts restent "gérées" par l’homme. Elles n’en ont pourtant pas besoin : pire, la gestion de la forêt réduit justement la biodiversité.

La conséquence ? Nous ne connaissons plus la densité naturelle d’une forêt. Nous avons souvent l’impression que chaque plante, chaque arbre, chaque arbuste doit avoir un espace suffisant pour se développer, et qu’il faut donc instaurer une certaine distance pour que les plants se portent bien.

Nous commencions déjà à ne plus être alignés avec cette vision, mais une nouvelle découverte a amplifié cette remise en question : la méthode Miyawaki.

Portrait de Akira Miyawaki

Akira Miyawaki est un botaniste japonais qui a élaboré une méthode de reforestation rapide qui a des résultats impressionnants : une biodiversité accrue, une croissance des jeunes plants d’1 mètre par an (10× plus rapide qu’une plantation classique selon certaines sources !) et une autonomie atteinte en seulement 3 ans !

Sans rentrer dans les détails, la méthode consiste à planter très dense (3 plants par mètre carré) une grande diversité d’espèces indigènes (c’est à dire issues de la région où l’on souhaite implanter la forêt).

Entendons-nous bien : la méthode Miyawaki est une méthode d’ensauvagement et pas de création de forêt comestible. Pour obtenir une production alimentaire importante, je continue à croire qu’il faut respecter certaines distances entre les fruitiers (notamment les arbres, c’est sans doute moins vrai pour les arbustes). Cela dit, cette croyance est-elle vraiment fondée ? Beaucoup de mes certitudes se sont envolées !

Dans tous les cas, j’ai envie de m’inspirer de cette méthode pour que notre forêt comestible se structure rapidement, accueille tout aussi rapidement une grande biodiversité et régénère le sol. « M’inspirer » seulement car la méthode est tout de même un peu plus aboutie, je ne la connais pas totalement, et surtout, encore une fois, l’objectif n’est pas du tout le même.

Mon idée est donc d’appliquer de cette méthode :

Ce qui en diffère clairement :

3000 plants. C’est sans doute ambitieux, mais j’aime les défis !

Premiers petits fruits

19/07/2020

Les arbustes fruitiers "classiques" (framboisiers, groseillers, mûrier, cassissier) plantés en hiver dernier ont commencé à donner des fruits cette année.

Bien sûr, la récolte est assez maigre cette année, ce qui est tout à fait normal : il faut leur laisser un peu le temps de s’installer pour espérer qu’ils produisent une abondance de fruits. Mais quel bonheur de cueillir de bonnes baies fraîches, colorées et variées ! Et quelle saveur !

Un petit aperçu en photo d’une récolte :

Premiers petits fruits

D’autres fruits ont déjà été mangés les jours passés, et d’autres arriveront encore dans les jours qui viennent.

Un petit bémol : le myrtillier qui, planté trop au soleil, a du mal à se développer et n’a malheureusement que peu de chance de nous produire de savoureux fruits cette année. Mais ce n’est que partie remise, nous essaierons de l’ombrager davantage l’année prochaine par la plantation d’autres arbres ou arbustes aux alentours et peut-être par l’installation de quelques branches sèches attachées entre elles en guise de parasoleil.

Et puisque je parle de nouvelles plantations, je me suis fixé un objectif ambitieux pour l’année qui vient. Ce sera l’objet du prochain article.

Nouvelles sources d’information

03/07/2020

Depuis le début du projet, je me suis appuyé quasi-exclusivement sur le livre de Martin Crawford. Très complet, je pense qu’il s’agit d’un ouvrage indispensable pour bien comprendre les principes et bien démarrer un projet de forêt-jardin : il s’agit d’un excellent guide qui présente à la fois une méthode et de nombreuses espèces connues et moins connues.

Pour autant, il est toujours bon d’avoir plusieurs sources de connaissance et d’inspiration.

Je me suis alors souvenu que j’avais mis en marque-page dans mon navigateur un article de Reporterre sur une forêt gourmande. Quelques clics plus tard, je trouvais deux ressources intéressantes :

La chaîne Youtube présente quelques principes d’une forêt-jardin, propose des petites visites en vidéo de la forêt gourmande de Fabrice Desjours ainsi que quelques espèces végétales : des formats courts qui sont agréables et instructifs.

Le livre est quand à lui un subtil mélange entre un plaidoyer pour la nature, des conseils pour créer et gérer une forêt-jardin ainsi que des exemples et des témoignages de plusieurs projets de jardins-forêts.

Livre de Fabrice Desjours

En tant que guide, je le trouve moins complet que celui de Martin Crawford, mais j’en ai apprécié l’invitation à la réflexion sur le rapport entre l’Homme et la nature.

Il m’a également fait réfléchir à mon projet et j’en ai retenu principalement ces quelques grandes lignes :

J’ai également relativisé le contrôle que je souhaite avoir sur notre forêt-jardin depuis la lecture de cet ouvrage : les futurs couvre-sols ne vont pas nécessairement empêcher totalement l’installation d’espèces non souhaitées dans notre forêt-jardin, mais pourquoi serait-ce gênant ?