La forêt comestible

Conception de la haie

12/10/2019

J’en ai parlé dans mon dernier article, la première étape consiste à planter une haie destinée à arrêter les vents.

Toujours d’après le livre de Martin Crawford, une telle haie, une fois établie, permet :

En plus de ces avantages non négligeables, on peut maximiser l’utilité de cette haie en choisissant des espèces fruitières, des espèces convoitées des abeilles et autres insectes auxiliaires ou encore des espèces fixatrices d’azote (pour ce dernier point, j’y reviens rapidement un peu plus loin dans l’article et un prochain article y reviendra plus en détails).

Le choix des espèces est une étape primordiale. Heureusement, le livre de Martin Crawford nous guide bien puisqu’il contient en annexe un tableau d’espèces conseillées pour les brise-vents. Je me suis donc basé principalement sur cette liste, en y ajoutant seulement quelques autres espèces que j’ai pu découvrir sur le site pfaf.org, une énorme base de données contenant de nombreuses informations sur des milliers d’espèces végétales.

Pour faire ce choix, je me suis basé sur plusieurs critères. J’ai choisi (majoritairement) des espèces qui :

Premier point à préciser : qu’est-ce qu’une hauteur convenable ? Apparemment, une haie protège entre 7 et 8 fois sa hauteur en longueur. Un schéma vaut mieux qu’un long discours : Zone de protection d’une haie Dans mon cas, la forêt fait au maximum environ 20m de large : ma haie doit donc faire au minimum entre 2m50 et 2m85 de haut.

Deuxième point à préciser : qu’est ce qu’une espèce fixatrice d’azote ? J’y reviendrai plus en détail dans un autre article, mais l’idée à retenir est que l’azote est un élément vital pour la majorité des plantes et bien que représentant 4/5 de l’air sous forme de diazote, il n’est pas assimilable sous cette forme par la majorité des plantes : seules les plantes dites fixatrices d’azote en sont capables et rendent disponibles cet azote dans le sol pour les autres plantes alentour.

Pour que les arbres et arbustes de la forêt ne manquent jamais de ce nutriment, il faut environ 30% d’espèces fixatrices d’azote. Et tant qu’à faire, plus il y en a dans la haie, moins il y en aura besoin à l’intérieur de la forêt et donc plus je pourrai y mettre de fruitiers ! Je vais donc mettre beaucoup de fixatrices d’azote dans la haie.

Cette explication faite, je présenterai dans mon prochain article le résultat de ma conception !

Avant la conception…

11/10/2019

J’ai appris à travers le livre de Martin Crawford comment se construit une forêt. C’est donc parti pour concevoir la mienne.

Dans la mesure où mon terrain est dégagé (il n’est pas en friche), je peux démarrer dès cette année les plantations. Une préparation du sol via des engrais verts pourrait être bénéfique (un prochain article traitera de ce sujet) mais souhaitant avoir des fruits dès l’année prochaine, je ne vais pas en semer cette année.

Une forêt comestible peut, selon sa taille et le budget qu’on souhaite lui allouer, se construire en 1 an comme en 10 ans. Pas de pression pour moi : je suis impatient que ça prenne forme mais ça prendra le temps que ça prendra ! Dans tous les cas, au mieux, en partant d’un terrain vide, il faut d’après Martin Crawford environ 7 ans pour avoir un début d’éco-système stable.

Pour commencer, la première étape de conception consiste à délimiter les contours de la forêt par un brise-vent. C’est très important pour que le vent ne rentre pas trop dans la forêt. Par chez moi, étant en hauteur dans mon village, les rafales peuvent parfois être très violentes et les brise-vents sont donc d’autant plus importants.

Les vents d’ouest, en automne notamment, réduisent la durée de la saison et peuvent mettre fin aux récoltes tardives. Les vents d’est, au printemps notamment, peuvent amener le froid voire la gelée sur les fleurs des arbres fruitiers les plus précoces et réduire à néant les chances que ces fleurs se transforment un jour en fruits.

Si je mets ces nouvelles connaissances en parallèle avec l’existant dans mon terrain : j’ai un vieux pêcher à l’est de mon terrain, qui fleurit assez tôt dans l’année. Cette année, n’étant pas protégé, les fleurs ont effectivement gelées et je n’ai eu aucun fruit. C’est typiquement à l’est de ce pêcher qu’il va falloir planter une haie pour empêcher le vent de printemps de tuer ses fleurs.

On décide d’allouer environ 800m² de notre terrain à cette forêt. On garde au fond un petit espace sauvage. J’ai envie que le fond du terrain corresponde à ce qu’on appelle parfois la zone 5 en permaculture : une zone dans laquelle on ne va quasiment jamais et dans laquelle on n’intervient jamais. L’idée ici est de laisser y pousser ce qui y pousserait naturellement.

Plan de mon terrain

Première étape conseillée : faire un plan à l’échelle de son terrain. J’ai donc pris une vue satellite de mon terrain sur geoportail, je l’ai mis à l’échelle 1:100 (1cm correspond à 1m) et je l’ai imprimé. On y voit les arbres pré-existants, ce qui va aider à imaginer la place des nouvelles plantations. Cette année, l’objectif est de planter les haies sur tout le pourtour de ce qui va devenir notre forêt. Y a plus qu’à !

Documentation

05/10/2019

J’ai découvert le concept, mais comment mettre ce principe en place ?

Pour être sûr de partir sur de bonnes bases, j’ai fait quelques recherches et je suis tombé sur cette référence : La Forêt-Jardin de Martin Crawford. Livre La Forêt-Jardin de Martin Crawford

Un condensé d’informations, d’astuces et de conseils.

Ce livre se compose de trois parties :

S’en suivent 4 annexes très utiles pour la conception :

Après avoir dévoré le livre en 1 semaine, j’ai une idée un peu plus précise de la façon dont je vais mettre en place ma forêt comestible. Je comprends aussi que pour créer un écosystème résilient, il est nécessaire d’y incorporer nombre d’espèces fruitières (et non fruitières) peu connues : Arbousier, Argousier, Cornouiller, Chalef, Goumi du Japon, etc : de quoi découvrir des fruits peu habituels !

On est déjà le 5 octobre, l’auteur estime qu’il faut 2 mois pour concevoir un plan de sa forêt et la période idéale pour planter des arbres et arbustes est l’automne : plus de temps à perdre. Je me lance dans la conception. Ce sera l’objet du prochain article.