J’ai appris à travers le livre de Martin Crawford comment se construit une forêt. C’est donc parti pour concevoir la mienne.
Dans la mesure où mon terrain est dégagé (il n’est pas en friche), je peux démarrer dès cette année les plantations. Une préparation du sol via des engrais verts pourrait être bénéfique (un prochain article traitera de ce sujet) mais souhaitant avoir des fruits dès l’année prochaine, je ne vais pas en semer cette année.
Une forêt comestible peut, selon sa taille et le budget qu’on souhaite lui allouer, se construire en 1 an comme en 10 ans. Pas de pression pour moi : je suis impatient que ça prenne forme mais ça prendra le temps que ça prendra ! Dans tous les cas, au mieux, en partant d’un terrain vide, il faut d’après Martin Crawford environ 7 ans pour avoir un début d’éco-système stable.
Pour commencer, la première étape de conception consiste à délimiter les contours de la forêt par un brise-vent. C’est très important pour que le vent ne rentre pas trop dans la forêt. Par chez moi, étant en hauteur dans mon village, les rafales peuvent parfois être très violentes et les brise-vents sont donc d’autant plus importants.
Les vents d’ouest, en automne notamment, réduisent la durée de la saison et peuvent mettre fin aux récoltes tardives. Les vents d’est, au printemps notamment, peuvent amener le froid voire la gelée sur les fleurs des arbres fruitiers les plus précoces et réduire à néant les chances que ces fleurs se transforment un jour en fruits.
Si je mets ces nouvelles connaissances en parallèle avec l’existant dans mon terrain : j’ai un vieux pêcher à l’est de mon terrain, qui fleurit assez tôt dans l’année. Cette année, n’étant pas protégé, les fleurs ont effectivement gelées et je n’ai eu aucun fruit. C’est typiquement à l’est de ce pêcher qu’il va falloir planter une haie pour empêcher le vent de printemps de tuer ses fleurs.
On décide d’allouer environ 800m² de notre terrain à cette forêt. On garde au fond un petit espace sauvage. J’ai envie que le fond du terrain corresponde à ce qu’on appelle parfois la zone 5 en permaculture : une zone dans laquelle on ne va quasiment jamais et dans laquelle on n’intervient jamais. L’idée ici est de laisser y pousser ce qui y pousserait naturellement.
Première étape conseillée : faire un plan à l’échelle de son terrain. J’ai donc pris une vue satellite de mon terrain sur geoportail, je l’ai mis à l’échelle 1:100 (1cm correspond à 1m) et je l’ai imprimé. On y voit les arbres pré-existants, ce qui va aider à imaginer la place des nouvelles plantations. Cette année, l’objectif est de planter les haies sur tout le pourtour de ce qui va devenir notre forêt. Y a plus qu’à !