La forêt comestible

Le paillage

22/03/2020

Pour favoriser la pousse des arbres et arbustes plantés, il est conseillé de les pailler. Qu’est-ce que cela signifie ?

Pailler un sol consiste à le recouvrir de matériaux minéraux, organiques ou artificiels. Cela apporte de nombreux avantages : un paillage va permettre de…

Un bon paillage organique (c’est-à-dire végétal) peut avoir d’autres avantages supplémentaires :

Je n’en ai parlé dans aucun article, petit oubli de ma part, mais j’avais paillé en janvier l’ensemble des plants avec du carton (après avoir retiré les scotchs, colles et encres), en le maintenant avec des pierres. C’est un paillis que certains utilisent, qui est gratuit et qui se décompose naturellement. Il faut alors le renouveler.

Dans mon cas, peut-être parce que mon carton n’était pas assez épais, peut-être aussi parce que mon terrain est très exposé aux vents, il s’est décomposé et s’est envolé en très peu de temps…

Carton en guise de paillis, à moitié décomposé

J’ai donc opté pour un autre matériau, artificiel cette fois-ci : de la bâche plastique. Il y a des moments où il est nécessaire de faire des compromis. Ce n’est peut-être pas naturel, mais c’est bien trop onéreux d’acheter de l’écorce de pin ou des paillettes de lin pour autant de plants… Alors tant pis.

Bâche comme paillis

Pas très joli, mais ça devrait faire l’affaire, c’est pas trop cher, et ça tient dans le temps. Cette même bâche pourra être déplacée et me permettra aussi de préparer les sols (en tuant les herbes non désirées) pour les plants plus petits de la strate des couvre-sols (fraisiers, menthes, etc).

Remarque : non convaincu par la bâche, je l’ai finalement retirée en novembre pour la remplacer par du foin. Plus d’infos dans mon bilan de la première année.

Aulnes et myriques : la stratification

25/01/2020

Dans un précédent article, je disais que je ne trouvais nulle part certains arbres et arbustes et notamment les aulnes verts et les myriques cerifera, jusqu’au jour où je les ai dénichés… en graines.

J’ai commandé ces dites graines en même temps que les engrais verts dont je parle dans l’article dédié et j’ai reçu l’ensemble le 10 janvier.

Pour germer, ces graines nécessitent une stratification. Mais qu’est-ce donc ? Pour bien comprendre, réfléchissons.

Dans la nature, lorsqu’une graine tombe au sol, sous quelle condition va-t-elle germer ? Tout jardinier qui a déjà semé des graines sait qu’il est nécessaire de respecter certaines conditions de température et d’humidité pour augmenter les chances qu’une graine germe. Mais est-ce suffisant ?

En général, les graines de la plupart des végétaux sortent de terre au printemps. Pourtant, les graines sont en général produites par la plante en été et l’automne peut ressembler, en terme de température et d’humidité, au printemps. Or, si ces graines germaient en automne, le plant devrait à seulement quelques semaines d’âge traverser l’hiver et ses conditions bien rudes : froid, gel, neige. Il n’aurait que très peu de chance de survivre. D’autant plus qu’en forêt sauvage, un jeune plant bien vert et très tendre en fin d’automne ou début d’hiver se ferait rapidement grignotté par un lapin ou brouté par un chevreuil passant par là : la verdure devient rare à cette époque de l’année.

Mais puisque la nature est bien faite, certains végétaux ont trouvé une parade : attendre que l’hiver passe et ne pousser qu’au printemps. Leurs graines ne pourront germer qu’après une période de froid. Les plants n’auront donc plus à craindre les grands froids, et auront moins de chance d’être mangées dans la mesure où la végétation est beaucoup plus abondante au printemps.

Les aulnes verts et les myriques à cire ont besoin d’une telle période de froid. C’est ce qu’on appelle la stratification (froide).

L’aulne vert a besoin de 8 semaines de froid et le myrique entre 8 et 12 semaines. Pour simuler l’hiver et rendre possible la germination, on peut simplement mélanger les graines dans du sable légèrement humide et placer le tout au frigo. Après la période de stratification, il suffira de les sortir du frigo et de les placer dans des pots pour que, dans de bonnes conditions d’humidité et de température, la graine donne naissance à un arbre.

J’ai donc placé ces graines dans des sacs congélation remplis de sable humide.

Stratification des graines d’aulne et de myrique

Dans 2-3 mois, elles seront prêtes à être semées ! La suite au prochain épisode.

Les engrais verts

04/01/2020

J’ai évoqué le sujet plusieurs fois sans rentrer dans les détails : que sont les engrais verts ?

Comme leur nom l’indique, les engrais verts sont utilisés comme engrais, c’est à dire qu’ils visent à enrichir le sol. Ils restent cependant 100% naturels : mieux, ce sont simplement des espèces végétales qui enrichissent le sol naturellement par leur simple présence, ou plutôt par leur développement et leur fauchage sur place.

L’idée est simple : on sème des espèces spécifiques qui ont la particularité de fixer l’azote, d’aérer le sol par leurs racines puissantes ou de remonter certains nutriments grâce à leurs racines profondes. Une fois leur biomasse maximale (à la fin de leur développement, souvent quand ils sont en fleurs, leur volume est alors maximal), on les fauche pour les laisser se décomposer sur place.

Avec cette méthode, le sol est aéré par les racines et nourri par la décomposition de leurs feuilles qui ont accumulé des minéraux en profondeur dans le sol, là où d’autres espèces plus intéressantes pour nous n’auraient peut-être pas pu aller chercher.

En permaculture, on utilise très souvent ces engrais verts qui permettent également de ne pas laisser le sol nu. En effet, un sol nu va beaucoup plus facilement se tasser (à cause de la pluie, la neige, la grêle) qu’un sol recouvert de végétaux.

Dans un jardin-forêt, ces engrais verts peuvent donc servir de couvre-sol de transition, en attendant d’y planter les couvre-sols qui nous intéressent davantage.

Plusieurs types d’engrais verts existent : comme expliqué plus haut, certains vont avoir des racines puissantes et profondes, d’autres des racines traçantes qui vont aérer le sol en surface. L’idéal est donc d’utiliser un mélange d’engrais verts. Pour ma part, j’ai commandé un ensemble d’engrais verts sur le site semencesdupuy.com pour composer un mélange constitué de :

Photos de ces espèces dans l’ordre :

Seigle, Sarrasin, Trèfle incarnat, Vesce commune, Moutarde blanche, Lotier corniculé, Lin (composition à partir des photos suivantes : Seigle, Sarrasin, Trèfle incarnat, Vesce commune, Moutarde blanche, Lotier corniculé, Lin)

Pour établir la proportion de chaque espèce, je me suis inspiré de mélanges existants en essayant d’incorporer le plus grand nombre d’espèces tout en minimisant le coût.

Ces engrais verts étant maintenant commandés, je pourrai les planter au printemps ! La suite dans un prochain article !