J’en ai parlé dans mon dernier article, la première étape consiste à planter une haie destinée à arrêter les vents.
Toujours d’après le livre de Martin Crawford, une telle haie, une fois établie, permet :
- d’empêcher le vent d’entrer et donc de limiter les casses de branches et autres dégâts sur les fleurs et les fruits,
- d’augmenter de 2°C la température à l’intérieur de la forêt,
- d’augmenter la température du sol à l’intérieur de la forêt (jusqu’à 3°C supplémentaire !),
- de conserver une plus grande humidité même par temps sec,
- et tout cela aurait pour conséquence une augmentation de la production de fruits (de 10 à 30% selon l’espèce).
En plus de ces avantages non négligeables, on peut maximiser l’utilité de cette haie en choisissant des espèces fruitières, des espèces convoitées des abeilles et autres insectes auxiliaires ou encore des espèces fixatrices d’azote (pour ce dernier point, j’y reviens rapidement un peu plus loin dans l’article et un prochain article y reviendra plus en détails).
Le choix des espèces est une étape primordiale. Heureusement, le livre de Martin Crawford nous guide bien puisqu’il contient en annexe un tableau d’espèces conseillées pour les brise-vents. Je me suis donc basé principalement sur cette liste, en y ajoutant seulement quelques autres espèces que j’ai pu découvrir sur le site pfaf.org, une énorme base de données contenant de nombreuses informations sur des milliers d’espèces végétales.
Pour faire ce choix, je me suis basé sur plusieurs critères. J’ai choisi (majoritairement) des espèces qui :
- poussent rapidement (car il ne s’agit pas d’attendre 10 ans pour que la haie protège les arbres !),
- ont une hauteur convenable,
- sont fixatrices d’azote ou fruitières (pour maximiser l’utilité de la haie).
Premier point à préciser : qu’est-ce qu’une hauteur convenable ? Apparemment, une haie protège entre 7 et 8 fois sa hauteur en longueur. Un schéma vaut mieux qu’un long discours : Dans mon cas, la forêt fait au maximum environ 20m de large : ma haie doit donc faire au minimum entre 2m50 et 2m85 de haut.
Deuxième point à préciser : qu’est ce qu’une espèce fixatrice d’azote ? J’y reviendrai plus en détail dans un autre article, mais l’idée à retenir est que l’azote est un élément vital pour la majorité des plantes et bien que représentant 4/5 de l’air sous forme de diazote, il n’est pas assimilable sous cette forme par la majorité des plantes : seules les plantes dites fixatrices d’azote en sont capables et rendent disponibles cet azote dans le sol pour les autres plantes alentour.
Pour que les arbres et arbustes de la forêt ne manquent jamais de ce nutriment, il faut environ 30% d’espèces fixatrices d’azote. Et tant qu’à faire, plus il y en a dans la haie, moins il y en aura besoin à l’intérieur de la forêt et donc plus je pourrai y mettre de fruitiers ! Je vais donc mettre beaucoup de fixatrices d’azote dans la haie.
Cette explication faite, je présenterai dans mon prochain article le résultat de ma conception !